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Nuit bleue sur Cardiff

CARDIFF, le 6 octobre – Un mois après leur entrée ratée dans leur Coupe du monde, l’équipe de France était contrainte de s’expatrier au pays de Galles pour y défier l’ogre néo-zélandais. Maigre lot de consolation pour les hommes de Bernard Laporte, ils avaient gagné par tirage au sort le droit de jouer dans leur couleur (Bleu foncé) tandis que les Blacks avaient troqué leur traditionnel maillot noir pour un gris clair.

Entre gris clair et bleu foncé

Ce quart de finale de la Coupe du monde 2007 entre la France et la Nouvelle-Zélande a fait couler beaucoup d’encre durant toute la semaine. Mais à l’heure du coup d’envoi, ce samedi soir au Millenium Stadium de Cardiff, les interrogations concernant la couleur des maillots et la composition des équipes ont cédé la place aux 30 acteurs de ce match au sommet qui faisait office de finale de rêve avant le début de la compétition.

Les Français affichaient dès le Haka leurs intentions. Ils s’alignaient au plus près de la ligne médiane pour défier les Néo-Zélandais les yeux dans les yeux. Mais le match commençait par un coup dur dans les cinq premières minutes pour les Bleus. Serge Betsen tombait au sol, sonné suite à un choc avec Rokocoko. Plus de peur que de mal pour le Biarrot dont les nouvelles se voulaient rassurantes quelques minutes plus tard.

Imanol Harinordoquy prenait sa place sur la pelouse. Damien Traille essayait de réenclencher la marche avant pour la France en tentant un drop à la 7e minute. En vain ! Six minutes plus tard, Carter passait une pénalité et concrétisait ainsi une grosse phase de jeu des Néo-Zélandais (3-0).

Le compteur français débloqué

Il s’en fallait de peu pour que le score n’enfle sur la remise en jeu. Seule la vidéo annulait l’essai d’Ali Williams pour un pied en touche. Ce n’était que partie remise pour les Blacks. Luke McAlister profitait d’une percée néo-zélandaise pour inscrire le premier essai de ce quart de finale (10-0, à la 17e). Alors que les Français pêchaient dans l’efficacité au pied en manquant leurs pénalités (Beauxis à la 25e et Elissalde à la 37e), Carter, leur homologue dans le camp adverse poursuivait son sans-faute en passant une pénalité (13-0, à la 25e). Lionel Beauxis parvenait à débloquer le compteur des Bleus juste avant que l’arbitre ne siffle la mi-temps (13-3 à la pause pour les Blacks).

La deuxième période commençait bien pour les Français. Proches de marquer leur premier essai, ils poussaient les Blacks à la faute. Waynes Barnes, l’arbitre anglais de la rencontre, sortait son 9e carton jaune depuis le début de la Coupe du monde en direction de McAclister qui laissait ses partenaires à 14 contre 15 durant 10 minutes. Lionel Beauxis se chargeait de passer la pénalité pour ramener la France à 7 points (13-6, à la 46e).

Egalité parfaite à l’heure de jeu

Pour sa troisième sélection en bleu, Dusautoir offrait l’essai de l’espoir aux siens à la 54e sur un superbe mouvement collectif. Beauxis égalisait en passant la transformation avec la complicité des poteaux. L’égalité était parfaite alors que l’on atteignait l’heure de jeu : 13-13 au score et 15 joueurs de part et d’autre avec le retour sur la pelouse de McAlister. Pour peu de temps !

Rodney So’Oialo redonnait l’avantage aux Champions du monde 1987 sur un essai en force validé par la vidéo (18-13, à la 63e). Michalak qui entrait en jeu à la 68e ne tardait pas à s’illustrer. Il perçait le rideau défensif Black pour offrir un essai précieux à Jauzion (69e). La transformation réussie par Elissalde permettait à la France de mener pour la première fois du match… 20-18 pour les Bleus à 10 minutes du coup de sifflet final.

Nuit Blanche sur Paris, nuit bleue sur Cardiff

Héroïques en défense, les Français conservaient leur maigre avantage au score pour éliminer de la Coupe du monde la Nouvelle-Zélande pour la première en quarts de finale. Le 13 octobre prochain, la France retrouvera donc en héros son public du Stade de France pour une demi-finale où l’attend l’Angleterre, championne du monde en titre. L’occasion d’une passation de pouvoir ? Alors que la nuit était blanche sur Paris, elle était bleue sur Cardiff.

RNS/cl/wb